UN BON ÉTÉ / TIERS LIVRE / LIMITE ( ORANGE HOMMAGE )
Si l’autre vaurien, bon, vaurien c’est un rien exagérer sa valeur, mais franchement, s’il n’avait pas laissé là, au milieu du champ, du champ qui est le sien, soit, mais ce n’est pas la question parce que le champ de François, bon, c’est quand même mon champ de vision, eh bien, s’il n’avait pas posée là, comme une bouse de vache sacrée, cette foutue chaise en plastic, qu’on voit plus que ça d’où qu’on regarde depuis que c’est là, que ça trône par toutes saisons au milieu de son champ, le sien-le mien, depuis que la tempête lui a coupé le téléphone et tout ce qui va avec, depuis elle me bouche tout sa chaise, incrémentée dans le sol qu’elle est : les saisons passent dessus, ça la bascule même pas d’un quart pour faire un petit changement, un truc moche pas possible de soldes au Jardiland, un fauteuil de jardin dans le catalogue on dit fauteuil, fauteuil ivoire, une grosse molaire qui se carie sous la pluie et c’est comme son salon maintenant ici, vu qu’il a pris le plis d’y venir passer des journées et des coups de fil et surfer sur les réseaux pas nets vu que là, au milieu du champ au milieu de ma vitre, ça capte qu’il paraît alors qu’après, juste derrière, à deux pas, c’est la zone blanche du désert numérique, et le soleil se couche sur la chaise en plastic de ce bon à rien et c’est bien la peine d’avoir une baie vitrée sans trace pour contempler ça, d’autant que le réseaux orange du téléphone, bon, ça a pris son temps mais ils l’ont remis en ligne à la fin et ça capte chez lui à fond les ballons à présent mieux qu’avant qu’il paraît, mais le plis et pris, la chaise enracinée par tous les temps et pile au milieu, même en fermant un oeil, pile au milieu de mon champ de vision, mais dans le sien, alors pas question de la virer sans que ça tourne au contentieux et il serait capable, cet apôtre de François, de faire venir la télé du réseau pour se plaindre, pour en faire tout une histoire avec de la musique de manouche et des images de rosée dans le matin sur les pieds de sa chaise dans l’herbe râpée par ses grands pieds poètes, alors je préfère ne pas, va… n’empêche s’il l’avait pas posé là, son bureau d’été à perpétuité, vous auriez pu voir le bout de la ville, les confins, c’est pile derrière, enfin c’était, comment savoir maintenant si ça n’a pas bougé, avec ses conneries ?
Cet article a été publié dans blog. Bookmarker le
permalien. Les commentaires sont fermés, mais vous pouvez faire un trackback :
URL de trackback.