L’enfant et les Sortilèges

RAVEL / COLETTE

Créé le 16 décembre 2006 à l’Opéra de Besançon.

Piano : Eric Lesage
Scénographie et costumes : Julie Scobeltzine
Lumières : Raphaël Walzer

L’enfant: Marie Kalinine
La maman, la tasse chinoise, la libellule : Gemma Coma-Alabert
L’horloge comtoise, le chat: Patrice Berger
La bergère, la chauve-souris : Diana Higbee
Le feu, la princesse, le Rossignol : Yuree Jang
La théière, l’arithmétique, la grenouille : Philippe Talbot
La chatte, l’écureuil : Estelle Kaique 

Ravel aspire à l’Enfance, comme d’aucun au Paradis, c’est dire si on se trouve dans un univers qui doit autant si ce n’est plus à l’imaginaire d’un homme qu’aux souvenirs objectifs d’un petit garçon. Dans l’Enfant et les Sortilèges il laisse voir les deux aspects de cette Enfance : le merveilleux des yeux d’enfants qui sublime le réel et la nostalgie des adultes qui ne peuvent plus oublier la mort.
La guerre de 14 / 18 déposséda Maurice Ravel : il y perdit sa mère, sa santé et son inspiration.

C’est l’Enfant et les sortilèges qui naîtra de cette période de trouble, de désarroi et de violence. Non pas une bluette enfantine, mais une œuvre au cœur de son époque, où les contes de fées ont déjà leur psychanalyse, où les jouets mutilés des enfants trop gâtés ressemblent à s’y méprendre aux soldats de chair qui revinrent des tranchées.

Il faudrait donc pour être bien exact, non pas un enfant, mais un retombé en Enfance. Un très jeune soldat en convalescence, qui appelle son infirmière « Maman ! », et ne voit autour de lui que cassures, débris et adieux…

Un étrange Grand Guignol, en somme, où se côtoient Dada, Magritte, Otto Dix et Picabia.

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