Res Musica / Patrice Imbaud : Ambiance cabaret pour L’Enlèvement au sérail à l’Opéra de Rouen
Une transposition parfaitement cohérente, qui surprend au premier abord, mais qui rapidement séduit par sa cohérence, son humour, sa théâtralité (marionnettes, magie, travestissements, chorégraphie), sa direction d’acteurs millimétrée et sa scénographie éclatante, exaltée encore par les éclairages superlatifs de Pierre Daubigny qui trouvent leur apogée humoristique dans les ombres chinoises du duo du II : « Frisch zum Kampf » opposant Blonde et Pedrillo.
Forum Opéra / Brigitte Cormier : Une option culottée
Incontestablement, cette transposition dans un cabaret viennois interlope de années 1930, adoptant une esthétique de bande dessinée haute en couleurs, apporte une modernité qui séduit les spectateurs d’aujourd’hui. Tout en regrettant que les exigences du scénario et les dialogues supplémentaires en diverses langues que Cordoliani a superposés au livret aient pour conséquence d’étirer la représentation en longueur, on ne peut qu’admirer l’inventivité de sa mise en scène fluide, pleine de surprises, ainsi que sa caractérisation des personnages finement analysée. Particulièrement remarquables : une direction d’acteurs étudiée qui privilégie l’interaction des protagonistes en fonction de la dramaturgie ; des costumes mémorables ; des lumières subtiles produisant des jeux d’ombres très réussis — sans oublier l’engagement des artistes du Chœur de l’Opéra Grand Avignon qui participent pleinement à l’action dramatique.
Olyrix / : Duo de choc féminin à Massy pour L’Enlèvement au Sérail
Malgré une transposition de l’action dans un cabaret des Années Folles, elle conserve l’esprit premier du Singspiel (genre opératique en langue allemande aux frontières du comique et du dramatique) alternant des passages parlés avec des passages chantés. Mais elle dépoussière le texte original en évinçant les dialogues parlés allemands pour les remplacer par des textes en plusieurs langues européennes, et même des poèmes soufis. L’utilisation d’un multilinguisme comme outil dramaturgique constitue une intéressante “universalisation” de l’histoire