Otello

VERDI / BOÏTO Créé le 23 octobre 2009 à l’Opéra de Limoges. Reprise au Grand Théâtre de Reims en novembre 2009, au Théâtre d’été de Varna en Août 2014

Direction Musicale : Guy Condette / Stefano Seghedoni
Mise en scène : Emmanuelle Cordoliani
Scénographie : Emilie Roy, Alice Laloy
Costumes :  Julie Scobeltzine / Denis Ivanov
Otello : Vladimir Kuzmenko / Francesco Medda
Desdemona : Marie-Paule Dotti / Radostina Nikolaïeva
Iago : Marzio Giossi / Plamen Dimitrov
Emilia :  Boyka Vasileva
Cassio : Eric Salha / Jérôme Billy
Rodrigo : Dominique rossignol / Hristo Ganevski
Ludovico :  Ronan Nedelec 
Montano : Jean-Marie Delpas / Geo Chobanov
Choeur : Opéra de Limoges / Atelier Lyrique ORCCA / Mission Voix
Choeur d’enfants : Ensemble Vocal d’enfants du conservatoire
Orchestre du Grand Théâtre de Reims
Coproduction : Opéra-Théâtre de Limoges et Grand Théâtre de Reims
Photos Varna ©Rossen_Donev

Otello, nuit noire du Theatrum Mundi

La parentèle la plus improbable préside à la naissance d’Otello. D’un côté Verdi,
le compositeur célébrissime et adulé qui reprend la plume à soixante-dix ans
passés, après une retraite de plus de 15 années. De l’autre Boito, son principal
détracteur, librettiste, compositeur ne jurant que par Wagner.
Et contre toute attente, ces deux-là s’entendent sur le parrain de l’œuvre,
William Shakespeare et donnent le jour non pas à un mais à deux chefs-d’œuvre,
Otello et Falstaff.
Ces antécédents familiaux sont nécessaires pour comprendre le choix
fondamentalement théâtral qui a présidé à l’élaboration de notre projet tant sur le
plan dramaturgique que scénographique.
Dans un espace évoquant le Globe Theater par sa rotondité et la simplicité
revendiquée des moyens scéniques nous souhaitons rendre visible le lieu
shakespearien : espace vide sans cesse redéfini.
Redéfinition où le spectateur participe pour moitié. Dans le principe évoqué par
Shakespeare lui-même dans le prologue d’Henry V :
“ Pouvons-nous entasser dans un cercle de bois tous les casques qui épouvantaient l’air d’ Azincourt ? Suppléez par votre pensée à nos imperfections ; divisez un homme en mille et créez une armée imaginaire.
Figurez-vous quand nous parlons de chevaux, que vous les voyez imprimer leurs fiers sabots dans la terre docile. Car c’est votre pensée qui doit ici parer nos rois, et les transporter d’un lieu à l’autre, franchissant les temps et accumulant les actes de plusieurs années dans un sablier ”
Cet appel à la convention élisabéthaine, où le public reconnaît, et légitime
ce faisant, la mer, la nuit, la guerre, la pompe… à quelques signes, révèlera
l’aveuglement d’Otello, incapable, lui, de reconnaître et de légitimer ce qui
crève les yeux de tous. L’innocence, l’amour, et la nuit sans retour de l’âme
humaine.
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